Augmentation de 8,1 % des cotisations des mutuelles en 2024 selon la Mutualité française

Selon la Mutualité française, les cotisations des mutuelles françaises connaîtront une augmentation moyenne de 8,1 % en 2024. Une hausse sans précédent justifiée par des dépenses de santé croissantes.

Par Linda Lam, publié le 20 décembre 2023

Augmentation de 8,1 % des cotisations des mutuelles en 2024 selon la Mutualité française

C’est une bien mauvaise nouvelle : le 19 décembre 2023, l’enquête de la Mutualité française, portant sur 38 mutuelles (soit 18,7 millions d’assurés), a annoncé une augmentation de plus 8 % des complémentaires santé en 2024.

Hausse des dépenses de santé en 2023

Conformément à la réglementation prudentielle, les organismes complémentaires n’ont pas le droit d’être déficitaires et doivent disposer de fonds propres.

Ce qui explique cet ajustement tarifaire exceptionnel, aussi imputable à la hausse significative des dépenses de santé lors des huit premiers mois de 2023 (+ 6 %). Ainsi qu’à la prise à charge de nouvelles dépenses actées en 2023 telles que :

  • l’augmentation de la rémunération des professionnels de santé (dont la revalorisation de 1,5 euro de la consultation des généralistes estimée à 96 millions d’euros) ;
  • le transfert de dépenses en dentaire (avec un reste à charge passant de 30 à 40 % pour les mutuelles, soit une dépense chiffrée à 500 millions d’euros par an).

En pratique, les contrats individuels (souscrits surtout par les jeunes, les personnes âgées, les agents publics et les professionnels indépendants) subiront une hausse de 7,3 %. Les contrats collectifs obligatoires augmenteront de 9,9 %, et les contrats collectifs facultatifs de 7,7 %.

Le lourd poids des taxes sur les mutuelles

Selon le rapport de la Drees 2022, les complémentaires santé redistribueraient 81 % des cotisations à leurs adhérents en prestation de santé. Et 19 % sont qualifiés de « frais de gestion » dédiés à l’accueil des assurés, la prévention, les plateformes de téléconsultation, etc.

À noter que les contrats des mutuelles sont soumis à la Taxe de solidarité additionnelle (TSA) qui représente deux mois de cotisations pour les adhérents (soit 13,27 %). Alors qu’elle finançait intégralement la Complémentaire santé solidaire (CSS) en 2023, elle sera entièrement affectée au financement de la Sécurité sociale en 2024. Une mesure décriée par Eric Chenut, président de la Mutualité française.