Notre cas de figure présente une patiente âgée de 22ans avec une anamnèse générale négative et une gingivite ; (Fig.1). La raison de sa visite était purement esthétique car la patiente voulait bénéficier d’un traitement orthodontique pour les dents avant supérieures qui se chevauchent. On constate l’absence évidente d’une éducation appropriée à l’hygiène orale.

De ce fait, il est nécessaire de soumettre la patiente à une thérapie parodontale non chirurgicale conjuguant motivation et instructions avec l’appui de la technique full mouth disinfection modifiée.
Première séance
Nous collectons la documentation photographique initiale et réalisons un sondage parodontal (celui-ci n’indique pas de perte de l’attache parodontale) ; (Fig.2). D’autre part nous relevons des indices de plaque et de saignements. Lors de cette séance, la patiente ne reçoit aucun type de traitement. Seule la...
partie relative à la motivation est abordée. Des instructions en termes d’hygiène orale lui sont fournies en lui indiquant les instruments les plus adaptés au contrôle du biofilm bactérien. Nous conseillons l’usage d’une brosse à dents électrique (Sonicare Philips) utile pour la désagrégation du biofilm ainsi que pour son action dynamique sur les fluides en mesure de réduire la présence d’agents pathogènes de toutes les niches de rétention de la bouche. Nous préconisons aussi l’utilisation de bâtonnets interdentaires en caoutchouc (GUM Soft picks advanced) et un brosse-langue (Philips).

La patiente est invitée à suivre le protocole classique à domicile de la technique dite Full mouth au moyen de bains de bouche et d’applications d’un gel à la chlorhexidine (Plak Out).
Ainsi, les conditions nécessaires sont mises en place afin d’atteindre de façon autonome un niveau d’inflammation locale réduit.
Deuxième séance après 10 jours
La patiente présente une réduction évidente de l’inflammation locale avec une amélioration des indices parodontaux ; (Fig.3). La réduction de l’œdème gingival met en évidence le tartre sous-gingival facilitant ainsi son élimination complète. Le traitement est effectué en une seule séance en utilisant le Combi Touch (Mectron), dispositif qui s’appuie sur les technologies à ultrasons et d’aéropolissage. Il n’a pas été nécessaire de procéder à une anesthésie car la préparation à domicile a permis une réduction de l’inflammation locale avec une perception réduite de l’hypersensibilité de la dentine.

Ce traitement indolore a également été possible grâce à l’utilisation du mode Soft Mode du dispositif Combi touch qui permet d’éviter une oscillation excessive de l’insert, offrant ainsi un mouvement délicat mais efficace. Par ailleurs, grâce à la technologie ultrasonique, il a été non seulement possible d’éliminer de façon efficace le tartre, mais avec l’action de cavitation ; (Fig.4) nous avons pu agir à l’intérieur des niches de rétention, combattant ainsi les bactéries pathogènes anaérobies sans agresser les structures de la cavité buccale.

Les inserts à ultrasons S1 et S2 (Mectron) ont été utilisés pour le débridement supragingival et sous-gingival de toutes les surfaces, y compris les zones interproximales. Ces inserts ont été employés généralement verticalement pour désagréger complètement les concrétions de tartre. L’insert P2 (Mectron) a été utilisé horizontalement et de façon oblique pour compléter l’élimination d’éventuelles concrétions résiduelles.
Une poudre de glycine associée à la technologie d’aéropolissage de Combi touch est utilisée pour compléter la désagrégation du biofilm de toutes les niches de rétention supragingivales et sous-gingivales.
Réévaluation après 15 jours
Lors du contrôle, la patiente présente une absence totale de saignements ; (Fig.5). Un « deplaquing » à base de poudre de glycine est effectué pour éliminer un éventuel biofilm ; (Fig.6). L’entretien à domicile semble efficace.
On conseille à la patiente l’utilisation d’un dentifrice à l’ozone (Innovares Dento3) et un collutoire avec des antioxydants (Emoform Glic) en vue de restaurer l’équilibre microbiologique local. Nous l’engageons également à un suivi tous les quatre mois pour un entretien par un professionnel. Le protocole FMDM (full mouth disinfection modifié) offre davantage de confort au patient, réduit le temps de traitement, respecte les tissus parodontaux et prévient la bactériémie associée aux protocoles « full mouth » classiques. Il ne faut pas oublier que la santé parodontale ne s’obtient pas en agressant les tissus durs et mous, mais en rééquilibrant la flore bactérienne de la cavité buccale et des poches parodontales.
Conclusions
Dans cette étude de cas, nous avons voulu démontrer qu’une approche clinique appropriée et une motivation approfondie sont nécessaires pour améliorer l’état de santé de la cavité buccale en travaillant d’un point de vue clinique ainsi qu’au moyen d’une approche psychologique du patient. Nous avons rétabli la santé physiologique des tissus de la patiente, outre une application excellente des instructions à domicile, favorisant une estime de soi positive et entretenant l’aspect esthétique important pour nos patients ; (Fig.7, 8).
Le protocole Full Mouth Disinfection modifié a permis de venir à bout de l’inflammation gingivale. La patiente a exprimé une appréciation particulière du traitement dont elle a bénéficié notamment grâce à la réduction de la douleur et à l’aspect très peu invasif du protocole. Ces aspects contribuent de façon remarquable au confort du patient ainsi que du praticien lors des diverses phases de mise en œuvre du traitement avec une économie biologique et de temps notable.
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