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Bien préparer sa retraite

 

Préparer sa retraite suppose essentiellement de connaître le montant de sa retraite afin de l’augmenter au besoin, et de régler le sort de son cabinet. Dans les deux cas, anticiper au plus tôt ces questions permettra au praticien d’avoir une plus grande marge de manoeuvre dans la préparation de sa retraite. Souscrire une retraite privée à 35 ans n’aura pas le même impact qu’à 60 ans.

Par la rédaction, publié le 11 octobre 2017

Bien préparer sa retraite

Connaître le montant de sa retraite

Si, pendant longtemps, obtenir des informations sur sa retraite s’apparentait à un parcours du combattant, la dématérialisation des procédures administratives a grandement contribué à simplifier cela. En effet, vous pouvez désormais obtenir toutes les informations vous concernant sur un site Internet unique : www.info-retraite.fr qui regroupe l’intégralité des régimes obligatoires.

Vous pourrez ainsi obtenir un relevé de carrière, vérifier vos informations personnelles et demander les rectifications le cas échéant. À compter du 1er janvier 2019, une seule demande de liquidation de retraite en ligne pourra être faite (là où actuellement les demandes doivent être faites auprès de chaque caisse concernée).

Le site est également doté d’un simulateur très performant qui calcule le montant de votre pension future en fonction de vos données personnelles. Vous pouvez également, en un seul clic, voir l’évolution de celle-ci en faisant varier la durée de cotisation ! Malheureusement en général, cette simulation vous amènera à la conclusion que le montant de la pension ne sera pas suffisant. Dès lors, comment l’augmenter ?

Accroître le montant de sa retraite

Il n’y a pas vraiment de secret pour augmenter le montant de sa pension de retraite : il est possible de cotiser plus et/ou de travailler plus longtemps.

Souscrire une assurance retraite « Madelin »

Recourir à une assurance privée est encore le meilleur moyen d’accroître le montant de sa pension de retraite.

Grâce aux contrats de retraite dits « Madelin », les praticiens pourront se constituer une pension de retraite complémentaire qui viendra s’ajouter à celle qu’ils perçoivent par ailleurs et, dans une certaine limite, déduire le montant de ces cotisations de leur impôt. Il existe différents types de contrats en fonction de la personnalité et de l’âge des praticiens ; certains préféreront des contrats en euros leur garantissant leur capital, d’autres des contrats multi-supports qui prévoient en plus une portion de placements plus risqués mais souvent plus rentables.

D’une manière générale, ces produits offrent une bonne rentabilité et constituent indéniablement un plus lors du départ à la retraite. Plus tôt le chirurgien-dentiste cotisera, plus important sera le montant de sa retraite complémentaire. Jeunes praticiens, n’attendez pas ! Une fois le contrat conclu, pensez à vérifier régulièrement qu’il correspond toujours à vos besoins et à l’adapter en cas de changement dans votre situation personnelle..

Travailler au-delà de l’âge légal de départ à la retraite
• La surcote

Dans le but de privilégier les praticiens qui poursuivent leur activité malgré l’obtention d’une retraite à taux plein, il existe un mécanisme de majoration de la pension de retraire appelé surcote.

Plus précisément, pour chaque trimestre accompli après l’âge minimal de départ à la retraite et l’obtention du nombre de trimestres suffisants pour bénéficier d’une retraite à taux plein, la pension de retraite du praticien est majorée de 0,75 % par trimestre supplémentaire. Ce mécanisme n’est pas cumulable avec celui du cumul emploi-retraite.

• Le cumul emploi retraite

Généralement plus avantageux pour le praticien que le mécanisme de la surcote, il est également possible de cumuler emploi et retraite soit intégralement, soit partiellement. Le cumul intégral, comme son nom l’indique, permet de cumuler intégralement une pension de vieillesse avec une rémunération professionnelle.

Cela suppose que les deux conditions suivantes soient respectées :

  • Avoir liquidé l’ensemble de ses pensions de vieillesse auprès de la totalité des régimes.
  • Bénéficier d’une retraite à taux plein.

Si les conditions du cumul intégral ne sont pas remplies, le praticien peut bénéficier du cumul partiel ou plafonné, sous réserve que les revenus professionnels ne dépassent pas 39 228 € en 2017.

Le sort de son cabinet

Le devenir du cabinet dépendra de l’existence ou non d’un repreneur.

En présence d’un repreneur

Cette configuration est relativement simple. Vous cédez votre cabinet soit directement à votre repreneur, qui pourrait avoir intérêt à constituer une SELARL s’il a recours à un emprunt, soit indirectement en vendant les parts de votre propre SELARL.

Attention toutefois, le repreneur a souvent le choix entre plusieurs cabinets à la vente, il pourra donc être exigeant. Il demandera généralement un accompagnement du praticien partant (plus ou moins long) et que lui soient vendus les murs du cabinet. N’hésitez pas à vous faire assister d’un professionnel pour négocier les modalités de votre départ. L’exonération de plus-value pour départ à la retraite suppose une liquidation des droits à la retraite dans les deux années suivant ou précédant la cession.

Pensez donc à bien vérifier le timing des opérations avant de liquider vos droits à la retraite, il serait dommage que vous perdiez le bénéfice de l’exonération de plus-value à quelques mois près !

En l’absence d’un repreneur

L’idée semble saugrenue mais à l’heure où il est rare de trouver un successeur, pourquoi ne pas se vendre son cabinet à soi-même ? Le principe est le suivant : un praticien constitue une SEL qui lui rachète sa patientèle. Le prix de cession est payé grâce à un emprunt sur cinq ou sept ans, et éventuellement partiellement au travers d’un crédit vendeur (paiement échelonné).

Le praticien devra acquitter l’impôt sur la plus-value y afférent, le solde pourra lui permettre de se désendetter personnellement (ex : remboursement d’un emprunt immobilier ou d’un prêt « divorce ») et/ou de se constituer une épargne en vue de sa retraite.

Le fait de constituer une SEL lui permettra :
  • de bénéficier, au titre de l’impôt sur le revenu, d’un abattement forfaitaire de 10 % pour frais sur le montant de sa rémunération,
  • de réduire le montant de sa rémunération à ses besoins réels et par voie de conséquence d’assoir ses charges sociales et son impôt sur le revenu sur les sommes effectivement perçues et non plus sur le bénéfice de son exercice. Si un crédit vendeur a été prévu, le montant de la rémunération du praticien peut être réduit à due concurrence du montant des sommes payées en crédit vendeur. Ce qui accroît l’économie de charges sociales et d’impôt sur le revenu.
  • en cas de désendettement personnel, la charge de l’emprunt est reportée sur la société.

Cela signifie que le praticien n’aura plus à payer de charges sociales et impôts sur le revenu pour payer ses mensualités (simplement l’IS éventuel sur le montant du capital remboursé).

De sorte que la charge de l’emprunt sera, bien souvent, compensée par l’économie réalisée par le passage en SEL.

Une fois ces points réglés, il ne vous restera plus qu’à trouver de nouvelles occupations pour occuper votre emploi du temps !

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