Le financement du matériel numérique

L’orthodontie numérique est en plein essor. Au-delà de la maîtrise technique des nouvelles machines, il faut vérifier que cette nouvelle façon de travailler génère un avantage financier notable. Découvrez les étapes essentielles au financement du matériel numérique.

Par la rédaction, publié le 19 septembre 2019

Le financement du matériel numérique

Acquérir de nouveaux outils numériques implique une certaine perméabilité intellectuelle à de nouvelles connaissances. De plus, vous devez être vous-même convaincu des avantages afin de convaincre votre équipe soignante de franchir le pas avec vous. Si vos raisons de passer au numérique sont fondées, alors vous êtes sur la bonne voie.

Proposer des solutions clés en main. La compétition fait que les prix baissent et rendent la technologie accessible. Souvenez-vous, il y a trente ans, les téléphones cellulaires étaient hors de prix. Aujourd’hui de nombreuses personnes en possèdent deux. Si vous voulez prendre la vague du numérique, c’est maintenant ! Il sera plus facile de négocier les prix et faire jouer la concurrence.

« Je vais être plus productif. » Oui aussi !

En faisant appel au numérique, vous diminuerez vos délais de travail et vous personnaliserez vos traitements. Si la planification orthodontique par une société tierce vous rebute, vous trouverez dans les outils numériques tous les moyens de proposer des aligneurs qui allient cohérence du plan de traitement et accessibilité financière. Enfin, votre assistante pourra s’investir dans le flux de travail numérique à différentes étapes : élimination des excès sur l’empreinte numérique, modélisation des modèles de travail, conception des aligneurs, etc.

« Je vais fournir un meilleur travail. » Oui tout à fait !

Les nouvelles technologies permettent de lever les obstacles qui vous empêchaient d’atteindre l’excellence. L’exactitude des empreintes est améliorée, il y a un contrôle total du plan de traitement, le collage indirect devient intuitif, même la contention voit sa précision augmenter. Si vous avez toujours rêvé de faire abstraction de l’alginate et du plâtre, vous avez le bon outil en main. L’orthodontie numérique vous permettra de fournir à vos patients des traitements plus prévisibles, plus éthiques et plus pérennes.

Les mauvaises raisons


« Tout le monde se met au numérique. » Non !

Le numérique n’est pas juste un effet de mode, c’est un domaine nouveau qu’il faudra maîtriser sous peine de perdre du temps et de l’argent. Certes, des articles et conférences louent ses avantages, mais le succès des uns ne s’applique pas forcément aux autres. L’engouement autour du numérique découle à la fois de passionnés et de l’évolution de l’industrie dentaire. Ne vous laissez pas séduire uniquement par les discours enjoliveurs : décidez en fonction de votre pratique.

« Je vais être plus productif. » Pas forcément !

Se mettre au numérique c’est comme se mettre au golf, il faut de la technique et de la pratique. Certains sont plus doués que d’autres. Il est probable que pendant une période, cela soit contre-productif, car vous passerez énormément de temps à effectuer des choses simples, en ayant peu ou pas de résultats satisfaisants. La frustration intellectuelle, combinée à l’investissement financier, peut vous décourager temporairement ou définitivement.

« Je vais fournir un meilleur travail. » Pas du tout !

Lors des conférences sur les outils numériques, les résultats montrés sur grand écran nécessitent un effort sous-évalué. Derrière chaque photo, il y a des heures de travail. Si vous imaginez corriger une malocclusion comme sur le papier glacé de votre revue préférée, en un temps minimal, vous risquez d’être déçu.

Les outils numériques

L’orthodontie numérique repose principalement sur deux machines : la caméra intra-orale et l’imprimante 3D. En acquérant ces deux outils, vous serez en mesure de réaliser rapidement vos premiers cas cliniques.

La caméra intra-orale
Elle permet d’effectuer une empreinte numérique. Cette étape préliminaire est essentielle pour la planification thérapeutique mais aussi pour la communication au patient en montrant sur grand écran la situation clinique initiale. Parmi les différentes marques disponibles sur le marché, sélectionnez une caméra dédiée à l’orthodontie car plusieurs machines présentent des fonctionna lités en dentisterie restauratrice ou en implantologie inutiles pour votre structure.

L’imprimante 3D
Elle permet d’obtenir des modèles et duplicatas de haute précision. Vous serez ainsi en mesure de créer une série de modèles prêts pour le thermoformage afin de concevoir vos propres aligneurs orthodontiques. Les critères de choix essentiels de la machine sont la vitesse et le volume d’impression. Votre imprimante 3D doit être en mesure de travailler de jour comme de nuit, permettant ainsi de libérer votre équipe soignante pour d’autres tâches.

Le budget alloué
Votre budget dépend de votre niveau de maitrise des outils numériques. Un débutant ne se lancera pas immédiatement avec des machines de pointe, inversement, un orthodontiste expérimenté ne perdra pas son temps et son argent avec du matériel bon marché qui ne répondra pas à sa demande de croissance.

Pour les budgets prudents, pourquoi ne pas acheter votre matériel d’occasion ?
Des praticiens se sont lancés avant vous dans le numérique et ont à présent besoin d’acheter des machines plus adaptées à leur niveau. Vous trouverez donc facilement du matériel en très bon état de marche. Avec un budget de 6 000 €, vous pouvez acquérir un scanner intra-oral et une imprimante 3D et faire vos premiers pas dans le numérique.

Pour les budgets confortables, vous trouverez du matériel de qualité dans de nombreuses marques. Une visite au salon IDS permet par exemple de découvrir des modèles issu du sud-est asiatique se négociant aux alentours de 19 000 € pour un scanner intra-oral et 6 000 € pour une imprimante 3D. Avec ces outils, vous pourrez démarrer sur les chapeaux de roues.

Pour les budgets illimités, choisissez les marques de renom dont certaines ont signé une alliance avec des grandes compagnies de conception d’aligneurs orthodontiques. Si vous décidez d’externaliser votre production, la caméra optique du moment s’acquiert pour 100 000 €. Si vous choisissez de produire vos aligneurs, une imprimante 3D performante est à 15 000 €.

Les modes d’acquisition

Le financement du numérique se présente sous la forme d’un contrat entre vous et le fournisseur et/ou un organisme financier. Distinguons trois types de contrats :

Le contrat d’achat
Comme en immobilier, vous payez un montant déterminé pour être propriétaire de votre bien, du matériel numérique en l’occurrence. L’achat est donc intéressant pour les biens  que l’on garde sur une longue période. En faisant appel à un crédit, vous pourrez remplacer vos frais mensuels de laboratoire par le loyer du crédit. Au final, vous détiendrez un bien matériel qui améliore votre production sans alourdir vos charges à la fin du mois.

Le contrat de location
Toujours en comparaison avec l’immobilier, la location présente l’avantage de jour d’un bien sans s’engager sur une longue période ou un montant élevé. La location est intéressante pour les biens présentant un risque d’obsolescence. En fin de location, vous aurez la possibilité de vous lancer dans une autre location avec du matériel neuf et moderne.

Le crédit-bail
Un excellent compromis entre l’achat et la location. Le crédit-bail présente l’avantage d’essayer le produit avant son acquisition. Dans ce contrat, vous vous engager dans une location, si le matériel vous convient et versés sont pris en compte.

Quel que soit le mode d’acquisition, portez une attention particulière aux conditions générales pour connaître, par exemple, les modalités de résiliation ou la durée d’engagement.

La rentabilisation du numérique

Avant d’investir dans du matériel numérique, effectuez une simulation pour connaitre votre seuil de rentabilité. Analyser votre activité pour déterminer le volume de traitements qui peut être effectué par le numérique (collage indirect, aligneur orthodontiques, contention, positionneurs…) Calculez votre chiffre d’affaires lié à ces traitements. Exemple : 240 000 €/an. Ensuite, calculez vos dépenses liées à ces traitements (laboratoire, consommables…), disons 30 000€/an. Enfin, calculez le montant des dépenses liés au financement du numérique (consommables et équipements), supposons 24 000 €/an. Le seuil de rentabilité se calcule comme suit :

Seuil de rentabilité – (Charges fixes) x (CA) / (CA) – (Charges variables) – 24 000 x 240 000 / 240 000 – 30 000 = 27 429 €

Vous devez donc générer au moins 27 429€ d’honoraires annuels pour être rentable dans votre nouvelle activité d’orthodontie numérique. Ne perdez pas de vue que des avantages et des inconvénients sont aussi à prendre en compte dans le calcul de la rentabilité. Le passage au numérique, comme tout nouvelle activité, est très chronophage. Vous risquez donc de voir votre coût horaire diminuer lors de la transition de l’analogique vers le numérique. Mais équiper votre cabinet d’orthodontie avec des outils numériques renvoie une image de modernité et permet de proposer de nouveaux types de traitements. Tout est une question d’équilibre, aussi bien financier que thérapeutiques.

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