Quand et comment renégocier ses crédits ?

Il est souvent rageant de voir les taux d’intérêt actuels lorsque l’on a emprunté il y a 5 ou 10 ans… la voie de la renégociation semble alors toute tracée. Mais est-ce réellement intéressant ? Tour d’horizon de ce qu’il faut savoir avant de renégocier son crédit.

Par la rédaction, publié le 06 octobre 2015

Quand et comment renégocier ses crédits ?

Que ce soit pour un emprunt professionnel ou personnel, renégocier des crédits est toujours possible et peut, sous certaines conditions, s’avérer financièrement avantageuse.

Distinction entre renégociation du prêt initial et rachat de crédit

La renégociation du prêt initial à proprement parler consiste à renégocier directement avec le banquier prêteur les conditions actuelles du prêt et essentiellement son taux d’intérêt. À l’exception d’éventuels frais de dossier, cela n’entraîne aucune indemnité de remboursement anticipé, ni frais de prise de garanties (ex : frais d’hypothèque). Cette solution est de loin la plus simple, mais rien ne contraint votre banquier à renégocier les conditions du prêt déjà souscrit et, sauf la peur de vous voir partir vers la concurrence, il n’a pas intérêt à le faire. La solution consiste alors à se tourner vers une autre banque. En effet, le rachat de crédit implique de contracter un nouvel emprunt auprès d’un autre établissement de crédit – à un taux évidemment moindre que celui initialement conclu – afin de rembourser le prêt initial. L’emprunteur devra dans ce cas s’acquitter des indemnités de remboursement anticipé y afférentes.

Pourquoi renégocier des crédits ?

L’objectif est d’obtenir un taux d’intérêt plus faible. Cela peut permettre soit de réduire le montant de ses mensualités soit de réduire la durée de remboursement en conservant les mêmes mensualités. Le choix vous appartient, mais réduire la durée du prêt sera la solution la plus intéressante financièrement.

Quand renégocier des crédits ?

Racheter son crédit implique divers frais (cf. infra « Combien coûte le rachat de crédit ») dès lors, pour que l’opération soit intéressante, il est généralement admis que les conditions ci-après listées doivent être réunies.

Une différence d’au moins 0,7 % voire 1 % entre le taux du prêt initial et celui du nouveau prêt. Cette condition peut être facilement remplie même si vous avez emprunté il n’y a que deux ou trois ans. (Pour avoir une idée des taux d’intérêt actuellement pratiqués, nous vous renvoyons au tableau suivant).

Le montant du capital restant dû doit être d’au moins 50 000 €. À défaut, l’opération de rachat ne sera pas intéressante.

Pour être intéressante, la renégociation doit intervenir lors du premier tiers, voire de la première moitié de remboursement du prêt. En effet, pour un prêt traditionnel, les mensualités de remboursement comprennent d’une part les intérêts et d’autre part une partie du capital. Au début du prêt, les intérêts constituent une part importante des mensualités pour quasiment disparaître à la fin de l’emprunt. Cela implique donc que plus l’on attend et moins il est intéressant de procéder au rachat de son crédit.

L’opération de rachat suppose que vous conserviez le bien pendant au moins deux ans. Une renégociation n’est donc pas opportune si vous souhaitez vendre le bien avant cette date.

Combien coûte le rachat de crédit ?

L’opération de rachat entraîne divers frais :

  • Les indemnités de remboursement anticipé. Votre contrat de prêt prévoit nécessairement des pénalités pour remboursement anticipé.

Dans le cadre d’un prêt immobilier, la loi vient les limiter à :

  • 6 mois d’intérêt sur le capital remboursé au taux moyen du prêt,
  • et à 3 % du capital restant dû avant le remboursement.
  • Les frais de dossier pris par les banques pour couvrir les frais liés à l’opération
  • Les éventuels frais de main levée des garanties de l’ancien prêt (ex : levée de l’hypothèque de l’ancien prêt immobilier).
  • Les frais de garantie du nouveau prêt

Généralement les frais de rachat varient entre 3 % et 4,5 % du montant emprunté.

À noter : comme évoqué précédemment, la renégociation n’entraîne quant à elle que d’éventuels frais de dossier.

Comment procéder ?

Le préalable est de prendre attache avec le banquier prêteur pour savoir ce qu’il est en mesure de vous proposer.

Rapprochez-vous d’autres banques, voire d’un courtier afin de faire jouer la concurrence. À cette occasion, vous devrez présenter un dossier en bonne et due forme comme vous l’avez fait pour votre prêt initial. Ne négligez pas cette étape, les banques sont sensibles à un dossier bien préparé.

Quels critères de décision ?

Votre choix devra prendre en compte les critères suivants :

  • Comparer les différentes propositions reçues ainsi que les échéanciers y afférents. Si vous ne les avez pas, n’hésitez pas à les demander.
  • Ne vous arrêtez pas à une simple comparaison du taux d’intérêt. Le montant de l’assurance de prêt doit également être pris en compte.
  • Pensez que lorsque vous avez emprunté, il y a 5 ou 10 ans, vous étiez plus jeune et peut-être en meilleure santé et que donc l’assurance était plus faible.
  • De la même façon, comparez les garanties demandées par la banque, celles-ci entraînant des  frais plus ou moins coûteux (ex : frais de prise d’hypothèque). L’offre que vous fera éventuellement votre banquier actuel sera généralement moins intéressante que la concurrence. Pensez toutefois que dans ce cas, il n’y aura pas d’indemnité de remboursement anticipé. Ce point doit être pris en compte lorsque vous arrêterez votre choix final..
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